Banana Split Au sommaire cette semaine Google dévoile Gemini Flash…
30 août 2025
RnD Café ☕️ – #401
Banana Split
Au sommaire cette semaine
- Google dévoile Gemini Flash 2.5 “NanoBanana”, un modèle text to image et image to image vraiment impressionnant : opportunité énorme pour la création, mais risque de contenus “cheap”.
- Côté usages, une étude du MIT rappelle que 95 % des projets IA échouent, faute de gouvernance et de formation.
- Enfin, la géopolitique s’invite : Trump menace l’Europe sur ses régulations numériques, révélant notre dépendance technologique.
- En bonus : 4 brèves utiles (Pinterest, trafic chatbots, top apps, API temps réel) + un aperçu de nos nouvelles missions e-commerce et retail éducatif.
Et toujours, la version audio 🎧 RnD Expresso (7′) et les 🎥 slides vidéo (6′) issus de NotebookLM vous attendent pour survoler sans édition de notre part.
C’est vraiment pas mal !
Bonjour à toutes et à tous
Bon cette fois-ci c’est vraiment la rentrée avec cartable, pluie et tout et tout…
Et cette semaine, la BigNews, c’est Gemini Flash 2-5, nano banana pour les intimes. Difficile de passer à côté. On va juste ici essayer de vous faire le résumé, vous donner 2-3 idées de ce que l’on peut faire avec (et donc les impacts pour vous).
Beaucoup de prises de position sur l’adoption de l’IA. On va faire le tri et vous rappeler (une fois de plus) l’importance de la formation.
A ce titre, peut-être le meilleur contenu de la semaine par Christian, enseignant et membre de la communauté Génération IA animée par Benoit Raphaël pour parler du prompting :
« Je raconte à mes élèves une histoire du génie dans une lampe magique avec trois vœux qui foirent parce que mal spécifiés. Et je leur dis qu’écrire un prompt c’est comme spécifier son vœux : il faut réfléchir à toutes les mauvaises interprétations possibles. »
L’adoption, c’est à tous les niveaux !
Et puis, toujours cet angle international et géopolitique de l’IA… qui pourrait avoir de fâcheuses répercussions pour nos business à tous.
Bonne lecture et bon weekend.
Grand Sujet n°1 — L’IA créative : entre révolution et cheap content
NanoBanana, Veo-3, Midjourney : la créativité automatisée se banalise
Cette semaine, le modèle NanoBanana a fait beaucoup de bruit avec sa capacité à transformer une simple photo de manière ultra simple et spectaculaire — voire à la convertir en vidéo lorsqu’il est combiné à d’autres outils.
Google, qui est derrière ce lancement, frappe fort.
Après Veo-3 (vidéo), voici donc Gemini 2.5 Flash, de son petit nom : NanoBanana, qui devient leur nouvel éditeur d’images star, souvent jugé plus impressionnant que ChatGPT sur le visuel (mais pas sur le texte). À tester ici.
En pratique, il suffit de charger une photo — portrait, produit, visuel de campagne — et le modèle la transforme en quelques secondes. Associé à d’autres modèles (comme Higgsfield), il peut générer un clip vidéo fluide. Les exemples de Min Choi parlent d’eux-mêmes. Autres démos ici, là ou dans ces 10 cas d’usage. Pour creuser et briller à l’apéro ce week-end : un tuto clair et une vidéo complète (27’).
L’effet est assez impressionnant pour créer des démos produits, des teasers marketing ou des contenus sociaux sans passer par un studio. Dossier complet ici.
Côté édition, on dessine ou ajoute des commentaires directement sur l’image grâce aux annotations. Autre avancée : la cohérence des personnages, enfin reconnaissables d’un plan à l’autre — quasi impossible il y a encore un an.
La force de ces outils, c’est leur simplicité. Mais c’est aussi leur faiblesse : ils ouvrent la voie à une déferlante de contenus “cheap” qui effacent la singularité des marques.
Comme avec Veo-3, texte et image deviennent une matière première infinie. Potentiel immense : pubs low-cost, social à la chaîne, storytelling immersif. Mais aussi l’envers du décor : esthétique standardisée, avalanche de “vite fait, mal fait”.
Et pourtant, avec du talent, l’IA devient une arme créative. Exemple : la série Cyber-Tribalism de Travis Davids (MidJourney + Veo 3), où l’imaginaire explose au lieu de se diluer.
Mon analyse : l’IA ne fait pas que gagner du temps, elle redéfinit les rôles. L’exécution s’automatise, l’humain doit reprendre la main sur la vision, la direction et la singularité. Ceux qui restent dans la logique “production” disparaîtront ; ceux qui guident et donnent du sens tireront parti de cette amplification.
Le tandem idéal : l’humain en tête pour fixer le cap, l’IA en soutien pour accélérer et enrichir.
Et donc ?
- Les coûts chutent : réinvestir dans ce qui ne s’automatise pas — la création humaine, la diffusion intelligente, le brand content porteur de sens.
- La différenciation devient vitale : miser sur un ton unique, une identité visuelle forte, des formats hybrides IA + humain. Bref, une communication incarnée.
- Le rare demain, ce n’est pas produire mais trier : savoir hiérarchiser, éditorialiser et filtrer dans le flot de contenus.
Grand Sujet n°2 — Adoption massive ? Entre chiffres flatteurs, réalité et nécessité de formation…
Les Français, le MIT et la réalité de la shadow AI
Selon le Blog du Modérateur, une majorité de Français utilisent déjà l’IA générative dans leur quotidien. Les résutats sont plus rassurant que l’étude de la Harvard Business Review d’avril, qui plaçait le “compagnonnage émotionnel” en tête des usages.
Buzz à l’appui : ce post Reddit devenu viral l’illustre : ChatGPT vient de me donner un conseil sentimental beaucoup trop précis… et maintenant je remets tout en question.
Bref, l’IA s’invite partout, mais c’est bien la dimension humaine et personnalisée qui fidélise l’utilisateur.
Quand le MIT jette un froid
Une étude du MIT a jeté un pavé dans la mare cet été (analyse ici). Verdict : 95 % des projets pilotes en IA générative n’ont eu aucun impact mesurable sur les résultats financiers.
80 % des organisations explorent les LLM, mais seulement 40 % passent en production… et à peine 5 % créent réellement de la valeur. Les chercheurs soulignent :
« ce n’est pas la performance des modèles qui est en cause, mais leur inadéquation aux réalités de l’entreprise ».
Trois lectures circulent :
- Lecture pessimiste : l’IA générative est surcotée, 95 % d’échecs = une bulle d’innovation sans valeur réelle.
- Lecture nuancée : l’enjeu n’est pas l’outil mais la gouvernance. Les entreprises qui définissent des cas d’usage précis et forment leurs équipes obtiennent des retours, les autres stagnent dans le POC perpétuel.
- Lecture opportuniste : si 95 % échouent, alors les 5 % qui réussissent créent un avantage compétitif massif.
Angles morts : shadow AI et compétences
Comme le montre le Tract IA que Michel Lévy-Provençal publiera la semaine prochaine, 70% des entreprises françaises utilisent déjà l’IA… mais souvent dans l’ombre : comptes personnels, absence de chartes, risques de fuite de données.
Bienvenue dans l’ère de la shadow AI (49% des collaborateurs).
Les quick wins (mails, synthèses, traductions) donnent de la vitesse, mais sans gouvernance ni montée en compétence structurée, les gains plafonnent. Nous n’en sommes qu’au début (Phase 1).
Autre point aveugle : les compétences de base.
Utiliser ChatGPT, ce n’est pas “poser une question et attendre la magie”. La vraie valeur vient de la capacité à formuler un prompt efficace, tester plusieurs variantes, valider et corriger les résultats.
Les Tips de la semaine
Structurer le dialogue (Ruben Hassid)
- Clarifier la demande avec des questions préliminaires.
- Imposer un format de sortie (tableau, liste, style précis).
- Travailler par itérations courtes plutôt qu’un seul prompt trop long.
- Définir des critères d’évaluation clairs pour juger la qualité.
Apprendre par l’outil (Optimiseur de prompts GPT-5 & Andreas Horn)
- Utiliser l’optimiseur d’OpenAI qui transforme une requête brute en version enrichie (contexte, contraintes, objectifs).
- S’appuyer sur des guides pratiques (OpenAI, Google, Anthropic, Kaggle) pour progresser étape par étape.
Pratiquer sur des cas concrets avec Satya Nadella, PDG de Microsoft
- Exemples de prompts utiles :
- Résumer une réunion et extraire les décisions.
- Générer une prévision simple à partir de données brutes.
- Adapter un texte à un ton (expert, commercial, grand public).
- Créer un support de présentation en quelques lignes.
Moralité : Un prompt mal conçu produit du bruit ; un prompt bien travaillé devient un levier de productivité.
Et donc ?
- Former : bâtir un parcours de compétences, du basique aux prompts avancés.
- Ouvrir : doter les équipes de licences et chartes pour sortir du shadow AI (ou nous appeler pour installer un LLM sécurisé sur votre infra interne).
- Gouverner : intégrer l’IA dans la stratégie, au-delà du gadget ou du POC.
Grand Sujet n°3 — Régulation et géopolitique : le retour du bras de fer
Trump menace, l’Europe vacille.
Cette semaine, Donald Trump a relancé un vieux classique : accuser l’Union européenne de règles numériques “discriminatoires” (DSA, AI Act…) et brandir la menace de nouveaux tarifs douaniers. Derrière la punchline, un message limpide : les États-Unis veulent imposer leurs normes numériques au reste du monde.
La lecture politique : une question d’autonomie culturelle
Pour Gilles Babinet, céder à Trump reviendrait à renoncer à notre autonomie réglementaire et culturelle. Chaque algorithme véhicule une vision du monde. L’exception culturelle européenne — diversité linguistique, pluralisme médiatique, cadre démocratique — risquerait de finir en note de bas de page si nous acceptons une domination normative américaine.
La lecture économique : la dépendance aux GAFAM
Alain Garnier pousse l’argument plus loin : la dépendance systémique est déjà là. Matthieu Hug rappelle des exemples concrets de coercition : juges de la Cour internationale de justice coupés de Microsoft, menaces douanières assimilées à du “racket”. Tant que nos entreprises et administrations bâtissent sur des briques américaines (Office 365, Azure, AWS…), nous restons vulnérables. Sa solution : un plan de migration vers des alternatives européennes, nécessitant courage politique et feuille de route opérationnelle.
La lecture techno-financière : une souveraineté en trompe-l’œil
Même nos “champions souverains” comme Mistral reposent sur des fonds américains, des GPU Nvidia et des clouds dominés par AWS ou GCP. L’open-source ne change pas cette réalité. L’Europe parle de souveraineté numérique, mais son écosystème reste profondément enchâssé dans les chaînes de valeur US.
Et donc ?
- Anticiper : une réglementation européenne contestée par Washington n’est pas un détail, c’est un bras de fer géopolitique.
- Diversifier : investir dès maintenant dans des solutions européennes ou hybrides pour réduire la dépendance critique.
- Gouverner : intégrer le risque réglementaire et technologique américain dans la stratégie d’entreprise au même titre qu’un risque financier ou climatique.
Les brèves – La sélection RnD Café
1. Pinterest 2025 : Gen Z, vintage et pouvoir d’achat
Pinterest dévoile une vague rétro portée par la Gen Z — preppy 2000s, Art déco, déco DIY — dans son rapport Tendance Automne 2025. Avec une audience en forte croissance (+10,6 %), engagée et acheteuse (1,4× plus que sur d’autres plateformes), la plateforme devient un levier clé pour capter les nouvelles envies de consommation. Source : Pinterest Newsroom et données 2025.
Et donc ? S’en inspirer pour retail, brand content, lifestyle.
2. Trafic depuis les chatbots : pourquoi des baisses en juillet et quels types de contenus promouvoir en B2B pour qu’ils s’intéressent à vous ?
Depuis juillet, le trafic référent généré par ChatGPT a chuté de ‑52 %, selon EDV et Position Zero, au profit de sources « IA-safe » comme Reddit (+87 %) ou Wikipedia (+62 %), où les questions de propriété intellectuelle sont moins sensibles. Pour continuer à capter l’attention des moteurs IA, Search Engine Land recommande de miser sur des formats clairs et exploitables : comparatifs structurés (« X vs Y »), guides pratiques, FAQ balisées, cas d’usage spécifiques ou documentations techniques.
Et donc ?
Sans laisser tomber le SEO, adoptez les premiers principes de GEO (Generative Engine Optimization). On s’appelle ?
D’ailleurs, tip de la semaine : faut-il implémenter le fichier llms.txt, proposé comme un « robots.txt pour les IA », visant à mieux contrôler les contenus qui peuvent être utilisés pour l’entraînement ou les réponses des LLM. Pas toute de suite selon Olivier Duffez : le standard n’est pas encore reconnu, ni pris en compte par les grands modèles. À surveiller, mais pas encore à implémenter.
3. Top 100 Gen AI Consumer Apps (a16z)
a16z dresse le panorama 2025 : après deux ans de frénésie, l’écosystème se stabilise autour des géants (Google, ChatGPT, Meta, Grok). La Chine pousse fort avec Quark et Doubao, et exporte massivement des apps photo/vidéo. Le “vibe coding” (apps créées par l’IA, ex. Replit, Lovable) s’impose comme nouvel usage. 14 acteurs restent incontournables : de Midjourney à Perplexity.
Et donc ? L’IA devient un levier stratégique pour fidéliser et innover sur web comme mobile, avec Google, ChatGPT et la dynamique chinoise en moteurs principaux. Utile comme benchmark pour identifier où se joue l’adoption de masse.
4. OpenAI Realtime API
OpenAI lance une API temps réel permettant d’interagir en voix et vision avec une latence inférieure à 300 ms. Concrètement, c’est la possibilité de développer des assistants capables de répondre à la vitesse d’une conversation humaine.
Et donc ? À explorer pour repenser interfaces, agents vocaux et interactions clients instantanées.
En coulisses, cette semaine chez RnD
La rentrée commence bien : deux nouvelles signatures viennent enrichir nos collaborations.
Côté e-commerce, un acteur majeur du linge de maison nous confie sa stratégie d’audience.
Côté retail éducatif, un leader du secteur déploie une taskforce IA interne que nous accompagnons à la fois dans la mise en place de procédures opérationnelles et en mentoring pour franchir les étapes avec pragmatisme.
👉 Merci à nos nouveaux clients pour leur confiance : une rentrée sous le signe de l’action et de l’innovation. On adore !
☕ On en parle ?
Stratégie d’audience, taskforce IA, procédures, mentoring… la rentrée démarre sur tous les fronts.
Et si vous vous sentez parfois un peu seuls face à tout ça, pourquoi ne pas en discuter cinq minutes autour d’un café ? (promis, pas besoin de créer une taskforce juste pour ça 😉).
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