Osez l'IA Bonjour à toutes et à tous, Avant-dernier numéro…
L’IA n’est pas un outil. C’est un test. Bonjour à…
Adopter ou décrocher : l’IA creusera-t-elle la fracture numérique ?…
ATTENTION À LA FLAGORNERIE Bonjour à toutes et à tous.…

RnD Café ☕️ – #398

Osez l’IA

Bonjour à toutes et à tous,

Avant-dernier numéro de la saison et comme d’habitude le résumé audio en 7′ généré par notebookLM. C’est brut de fonderie, non édité et même si la forme et certaines prononciations resten très « anglo-saxonnes », cela reste un résumé efficace.

RnD Café version vocale

« Ce n’est pas la fin du monde. C’est la fin d’un monde. À nous de construire le suivant. »

 – Dylan Patel

En deux ans, l’intelligence artificielle est passée du statut de gadget technologique à celui de moteur systémique qui redessine marchés, métiers et organisations. Voici les 4 observations issues des lectures de la semaine.

1. L’IA devient un écosystème : fini les chatbots, place aux agents

L’IA ne se résume plus à des modèles de langage isolés ou à des chatbots conversationnels. Elle évolue vers des systèmes multi-agents capables d’interagir entre eux pour résoudre des problèmes complexes. Andreas Horn a partagé l’étude de Capgemini qui décrit cette prochaine étape comme la capacité à « simplement énoncer le problème, et le système gère le reste ».

Pour l’instant, la plupart des « agents IA » manquent encore d’autonomie réelle et se comportent davantage comme des FAQ sophistiquées. Leur transformation en véritables décideurs nécessitera des world models (modèles du monde) pour contextualiser leurs actions. Le mot important ici est « contexte« .

Exemple : dans les entreprises analysées par McKinsey, les bonnes pratiques se dessinent : des architectures ouvertes et modulaires pour industrialiser ces systèmes. Celles-ci incluent un portail self-service, des garde-fous automatisés (détection d’hallucinations, protection des données personnelles), une observabilité complète (logs, analytics) et une AI Gateway (interface couteau suisse) qui orchestre les cas d’usage métier. Le conseil est clair : « si un programme GenAI est bloqué, regardez la plateforme, pas le LLM » (Andreas Horn).

Ces fondations techniques déterminent la capacité à déployer des cas d’usage rapides et fiables (SEO, création de contenu, automatisation).

2.Trois disruptions qui redessinent le marketing (ça se confirme semaine après semaine)

Google AI Overviews redistribue les cartes

L’arrivée des AI Overviews dans les résultats de recherche bouleverse la visibilité des publicités payantes. Les annonces sponsorisées sont désormais reléguées sous la ligne de flottaison, entraînant une baisse significative des clics. Cela force les annonceurs à rééquilibrer leur stratégie entre SEO et PPC, et à explorer d’autres canaux (Bing Ads, TikTok Ads, Retail Media). (source : Thomas Skowronski)

Contenus visuels et vidéos : production à la vitesse IA

Des outils comme Veo3 (Google) et Kling AI permettent de générer des vidéos ultra-réalistes synchronisées avec l’audio, prêtes à être publiées sur TikTok, Instagram ou YouTube. Veo3 est d’ailleurs accessible depuis cette semaine depuis la France. La qualité de rendu a fait un bond entre 2023 et 2025 (source : Gilles Guerraz). Et chaque semaine, toujours plus de vidéos générées par l’IA à la fois créatives (l’humain) et bien plus économiques (l’iA) : Exemple.

Vidéo générée par VEO3

Comparatif de création de vidéos assistée par IA

Exemples :

• Le Manège à Bijoux (E.Leclerc) produit déjà 50 % de son contenu marketing via IA en utilisant Midjourney, Magnific, ChatGPT et Photoshop. Cette approche leur offre une grande réactivité et la possibilité de changer de direction artistique en quelques heures (source : Mathieu Crucq).

Utilisation de l'IA par Le Manège à Bijoux de Leclerc

• Le système –sref de Midjourney propose des milliers de codes de style. Après les avoir testés, Drew Brucker a retenu les 5 % les plus performants, les qualifiant d’« accélérateurs de style » pour les artistes. Pour les marketeurs, ces codes agissent comme des « filtres de marque », permettant de tester en un temps record des moodboards, des directions de campagne ou des concepts créatifs.

Agents IA : futurs prescripteurs de marques ?

Les assistants conversationnels et agents IA ne sont plus de simples relais d’information. Ethan Mollick évoque leur capacité à développer des « préférences de marque » et à réagir différemment selon les types de publicités qu’ils consomment. Cela pourrait imposer une nouvelle forme de SEO, orientée non plus vers les humains, mais vers les IA elles-mêmes.


Quatre leviers à mettre dans sa todo pour la rentrée

Se former : Osez l’IA

« L’IA n’est pas un gadget, c’est une révolution » pour toutes les entreprises. Qu’elles soient PME, TPE ou ETI, dans tous les secteurs, elle est désormais perçue comme un levier de croissance. L’intelligence artificielle n’est plus réservée aux experts : elle transforme déjà les métiers, les territoires et nos façons de produire, vendre et innover. Cette dynamique a conduit au lancement d’un plan national pour aider chaque entreprise à comprendre, tester et adopter l’IA : Osez l’IA.

Objectif Osez l'IA

Orchestration multi-IA

Dylan Patel recommande d’orchestrer plusieurs modèles selon leurs points forts : Claude pour l’usage général, OpenAI (o3) pour les tâches complexes, Gemini pour l’analyse documentaire approfondie. Oui à l’utilisation des bons outils aux meilleurs endroits mais oui également à notre souveraineté : pour les usages du quotidien, privilégiez LeChat (Mistral 🇫🇷)

Context + prompt engineering

Apprendre à briefer une IA comme un collaborateur est un nouveau super-pouvoir. Exemples :

  • un prompt de type « customer research expert » peut générer une analyse marché complète (prévisions, paysage concurrentiel, conseils stratégiques) en quelques minutes (Source : Hamna Aslam Kahn).
  • créer des landing pages ultra-persuasives en combinant un brief détaillé (produit, cible, bénéfices) et des principes psychologiques inspirés des 48 Lois du Pouvoir de Robert Greene (Source : Ruben Hassid)

Co-création rapide

Nicolas Livanis a résumé la conférence de Fleet Forward pilotée par Marie Robin, mardi à Paris. En quelques mots : adopter une culture du prototypage : accepter des drafts imparfaits produits par IA, itérer vite, puis sublimer avec l’intelligence humaine. Les agences qui suivent ce principe se montrent plus réactives face aux attentes des clients.

Du coup… Pour la roadmap S2 ?

1️⃣ Réévaluer l’exposition SEO/PPC face aux AI Overviews.
2️⃣ Intégrer une chaîne de production IA pour contenus visuels et vidéos.
3️⃣ Former les équipes au prompt engineering et à l’orchestration multi-IA.


Construire la suite : enjeux et décisions

L’urgence d’agir

« La transformation digitale a pris 20 ans, l’IA bouleverse tout en 2 ans » (Morgane Castanier, SNCF). Ceux qui attendent risquent d’être durablement pénalisés.Son crédo : une urgence d’agir et de sanctuariser budgets et ressources. La valeur de l’IA réside moins dans les modèles que dans leur intégration aux écosystèmes existants, un enjeu vital pour rester compétitif face à des processus administratifs lourds.

L’emploi

L’IA bouleverse l’emploi, avec des prévisions marquant une forte automatisation. Dylan Patel estime que 50 % des emplois « cols blancs » pourraient être automatisés d’ici 10 ans. Les développeurs juniors sont déjà en première ligne, un senior assisté par IA réalisant le travail de 3 à 4 juniors. Ce mouvement pourrait réduire le volume de travail global, mais il annonce surtout une profonde évolution des compétences nécessaires (Source : Nicolas Guyon)

Mais l’IA redéfinit aussi le travail des freelances en valorisant les profils polyvalents capables de coder, concevoir et maîtriser des outils génératifs. Sur Upwork, les revenus liés à l’IA ont bondi de 25 % en un an, et la collaboration humain-IA inspire deux fois plus de confiance (66 %) que l’IA seule (26 %). A lire chez Quant.

Microsoft prévoit l’essor des « Frontier Firms », des entreprises où les systèmes seront pilotés par l’IA mais dirigés par l’humain. Cette transition passera par trois étapes : d’abord l’IA en assistante, puis des agents devenant des « collègues numériques » exécutant des tâches sous supervision, et enfin des humains fixant les orientations pour des agents autonomes gérant des processus entiers.

Frontier Firm par Microsoft

Ce contexte développe également une véritable guerre des talents.

Meta a réorganisé son pôle IA pour se focaliser sur la superintelligence — des systèmes capables d’égaler ou de surpasser les performances humaines — via le Meta Superintelligence Labs (MSL), dirigé par Alexandr Wang (ex-CEO de Scale AI). L’entreprise a recruté des chercheurs clés d’OpenAI et d’autres acteurs, proposant des packages pouvant atteindre 100 millions de dollars.

Meta et pôle IA

Souveraineté

La souveraineté numérique est devenue un pilier stratégique pour l’Europe, qui cherche à s’émanciper des géants américains de l’IA et du Cloud, même si le statu quo reste tenace.

C’est l’un des trois enseignements de la période rappelés par Alain Garnier

  • La souveraineté n’est plus un tabou, c’est un pilier stratégique.
  • Les récits forts sont ceux qui dénoncent, mais proposent.
  • Le numérique souverain n’est pas un plan B : c’est le nouveau terrain de progrès.

Relation Homme-IA et Solitude

Benoit Raphaël rappelle dans son post deux études récentes d’Anthropic et OpenAI/MIT qui minsent l’usage des IA conversationnelles pour le soutien émotionnel (2 à 3 % des échanges). Leur force réside dans un espace de réflexion sans jugement et une patience illimitée. Cependant, un usage intensif, en particulier vocal, peut accroître la solitude et favoriser une dépendance émotionnelle chez les profils vulnérables. Les « super-utilisateurs » qui considèrent l’IA comme un ami sont particulièrement exposés à ces risques. Ce paradoxe souligne la nécessité de repenser notre rapport aux technologies empathiques pour en tirer le meilleur sans en subir les dérives.

Conversations avec Claude

Je laisse la conclusion à Ethan Mollick, professeur à Wharton.
L’IA ne rend paresseux que si on l’utilise ainsi : il s’en sert pour la recherche mais refuse qu’elle rédige ses premiers jets, convaincu que « l’écriture brouillonne structure la pensée ». Il estime aussi que l’artisanat (écriture, dessin, musique) survivra, car créer reste une nécessité humaine, même à l’ère des outils automatisés.

Espérons !

Ce n’est pas complètement gagné 👇

Très bon week-end à tous !

Chat IA avec des animaux


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