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Au sommaire cette semaine

L’IA avance vite, mais les arbitrages s’éclairent :

Côté souveraineté, l’Europe avance (Data Act, Mistral, ASML) mais les dépendances restent fortes.
Côté agents IA, on passe du test au concret : connecteurs bureautiques, intégrations marketing, ROI qui se mesure déjà.
Côté contenu, fini le SEO classique : place à des formats adaptés aux LLM et à des médias plus « cosy ».

👉 Retrouvez la version audio et les slides vidéo (6’33 ») fournis sans édition par NotebookLM.

Pas de côté

Cette semaine, les actus nous incitent peut-être à faire un pas de côté :

gouverner avant d’accélérer
cadrer avant d’industrialiser
raconter avant de produire

Les enseignements s’alignent :

Stratégie IA agile et contextuelle : viser des déploiements mesurables et scalables en moins de 18 mois, éviter les programmes trop lourds qui échouent à passer en production.
Gouvernance des données et de l’IA : les nouvelles règles européennes (Data Act) obligent à pouvoir récupérer vos données en 30 jours et à les rendre facilement transférables d’un fournisseur à l’autre. Cela veut dire : vérifier d’où viennent vos données d’entraînement (droits d’auteur, licences), et mettre en place une équipe dédiée qui surveille la sécurité et les coûts des projets IA.
Contenu & marketing : on sort du SEO classique. Place à l’optimisation LLM : contenus structurés en Q/R, relus par l’humain, et diffusion via cosy media pour bâtir un engagement plus authentique.
Partenariats & souveraineté : arbitrer entre alliances européennes (ASML, Mistral) et dépendances aux standards US ; diversifier les modèles et fournisseurs.
Humilité de l’IA : valoriser les systèmes qui savent dire « je ne sais pas » plutôt que récompenser le bluff confiant.

Comme la semaine dernière on reste dans le « comment » et c’est en gardant cette boussole que l’IA peut devenir un levier durable.

C’est parti !

Grand Sujet n°1 — IA souveraine : entre promesse européenne et contraintes réglementaires

Le contexte géopolitique est objectivement hallucinant et la semaine que nous venons de vivre ne le démentira pas. Mais nous ne sommes pas ici pour en parler.

En revanche, tout ceci, sur nos sujets, contribue à alimenter les arguments autour de la souveraineté numérique.

Cap industriel européen : Mistral, notre « champion » français franchit un cap de valorisation avec ASML (acteur hollandais, clef des semi‑conducteurs) au capital (investissement de 1,3 milliard d’euros)— la chaîne de valeur (puces ↔ modèles) se resserre en Europe (source). Mistral est désormais valorisé 10 milliards de dollars. Pas mal pour une société créée en avril 2023 ! Cependant, des critiques soulignent un « vide » entre le matériel (ASML) et les modèles (Mistral), avec l’absence de GPU ou de cloud souverain européens, et une stratégie produit de Mistral jugée « dispersée. »

Cadre juridique qui se durcit depuis hier : le Data Act impose la portabilité des données en 30 jours (avec sanctions) et un accès plus interopérable aux données des objets connectés (source). Détails clés : conditions FRAND (Fair, Reasonable and Non‑Discriminatory), migration sans frais en 30 jours, et interdiction totale des frais de migration à partir de janvier 2027 ; sanctions possibles jusqu’à 20 M€ ou 4 % du CA mondial.

Plateformes sous vigilance : une commission parlementaire française recommande l’interdiction de TikTok aux < 15 ans (santé mentale, exposition algorithmique, souveraineté culturelle) (source). « Quand le divertissement vire au cauchemar », » Le pire des réseaux sociaux à l’assaut de notre jeunesse », « des contenus majoritairement néfastes qui pour la plupart mettent en danger les utilisateurs »… Et donc y être présent ou pas ? Pas de réponse simple, mais la question mérite d’être débattue.

Copyright & LLM (Large Language Model) : Anthropic (éditeur du chatbot Claude qui vient d’ouvrir son bureau à Paris) conclut un accord d’indemnisation massive d’auteurs (1,5Md$) — précédent structurant pour l’usage de corpus protégés (source). Aux États‑Unis, la jurisprudence rappelle que l’entraînement peut relever du « fair use » si les données sont acquises légalement, et condamne fermement les acquisitions illicites ; en France, certains éditeurs comme Le Monde expérimentent la redistribution d’une partie des revenus IA aux journalistes (droits voisins).

Ce que ça change pour un dirigeant

La vitesse ne suffit plus : il faut une gouvernance explicite (qui décide quoi, avec quelles données, sur quelle infrastructure, avec quelles clauses de réversibilité).
Le sujet n’est pas « US vs UE » mais le degré de souveraineté par usage : données sensibles, dépendances critiques, exposition réglementaire.
Mettre en place un comité IA (DSI, DPO, juridique, métiers) qui arbitre usages/risques et évalue coûts & bénéfices.
Le coût total (TCO) inclut désormais la compliance : portabilité, auditabilité, gestion des droits (copyright, mineurs), résidence des données.
Lancer un audit de dépendances (cloud, GPU, modèles, connecteurs) → feuille de route multi‑fournisseurs avec scénarios de repli.

Deux exemples. Vous êtes :

Un service public / secteur régulé (santé, assurance) : exécuter un LLM souverain sur infrastructure dédiée (data center UE, cloisonnement réseau, journaux d’audit). Prompts, contextes, sorties et embeddings restent dans votre périmètre. Négocier clauses de sortie (récupération des données, logs et, le cas échéant, poids de modèles) et RTBF (Right To Be Forgotten / droit à l’effacement).

Un groupe international marketing : accepter un mix (API hyperscaler + modules open‑weights) selon le risque. Tous les livrables IA (images, vidéos, textes) passent par une revue droits (œuvres, marques, voix). Côté canaux, déplacer une partie du budget de TikTok vers Reddit (guides co‑créés) et les cosy media plus modérés.

💡 Chez RnD : notre solution d’Intelligence Appliquée Souveraine (IAS) délivre un LLM sur infrastructure dédiée (sécurisée, souveraine), avec gouvernance, journalisation et clauses de réversibilité adaptées. On en parle ?

Grand Sujet n°2 — Agents IA & contenu : de l’expérimentation à l’industrialisation

Où l’on reparle des agents. Après les chatbots, voici l’ère des DoBots, les agents IA : des systèmes capables de planifier, d’exécuter et de coopérer via des connecteurs métiers (CRM, messagerie, bureautique).

Cette semaine, plusieurs annonces l’illustrent.

Côté OpenAI, les connecteurs ChatGPT permettent d’intégrer vos sources (OneDrive/SharePoint en natif, et d’autres comme Google Drive, GitHub, Box via connecteurs) directement dans la conversation pour rechercher, référencer et importer des fichiers—avec activation à la demande et contrôle admin en entreprise.

Côté Anthropic, Claude s’appuie sur le Model Context Protocol (MCP) et un annuaire de connecteurs (Notion, Slack, Canva, Figma, etc.) pour se brancher à vos outils, et ses dernières versions savent créer des fichiers bureautiques (Excel, PowerPoint, rapports) et automatiser des tâches dans un environnement sécurisé—utile pour industrialiser sans code léger.

Cette logique d’interconnexion est aussi vraie pour Mistral.
Gemini (Google) franchit également un pas dans l’intégration avec Google Sheet.

Ce que cela veut aussi dire : Microsoft ↔ OpenAI, un couple qui se redéfinit.

Microsoft prépare l’intégration des modèles d’Anthropic (Claude) dans des volets de Microsoft 365 Copilot, là où ils performent mieux qu’OpenAI, selon The Information (reprises : Ars Technica, Siècle Digital, Mac4Ever).

On en retient quoi ?

Diversifier les fournisseurs : à l’image de Microsoft qui « achète » de l’IA à Anthropic pour réduire la dépendance à OpenAI.
Deux stratégies : Plateformisation (ex : approche app‑centrée, tout‑en‑un, intégrée — plus simple mais plus captive) vs Écosystémisation (interopérable, formats/outils multiples — plus ouverte mais plus à orchestrer).

Et dans la pratique ?

Les erreurs des chatbot
Article intéressant d’OpenAI qui en vient à justifier les hallucinations (les erreurs factuelles des chatbot).
Les hallucinations ne viennent pas que des modèles : elles sont amplifiées par des méthodes d’évaluation qui récompensent le « bluff » confiant plutôt que l’incertitude honnête. Recalibrer les prompts et accepter le « je ne sais pas » réduit le risque.
Côté trafic (optimisation LLM)
Exemple de bon tip : les utilisateurs vont directement aux LLM pour obtenir des réponses. Adapter le contenu : partir des conversations clients, structurer en Q/R (H1 = question/réponse ; H2 = suivis logiques ; H3 = détails/preuves), et combiner IA + relecture humaine pour gagner en pertinence. Source.

Une bonne façon de le résumer : « Content is the Product«

Adoption & ROI
Selon Google Cloud, 52 % des dirigeants (n=3500) déclarent avoir déployé des agents ; parmi les early adopters, 88 % observent un ROI positif (Communiqué Google Cloud, Channel Futures)

Vous avez le temps de fouiller davantage ? Lisez la newsletter de Benoit Raphaël de la semaine dernière. Pas mieux !

La pente de l’apprentissage

Avancer petit à petit : lorsque l’on veut automatiser une tâche, commencer par un cas d’usage ciblé qui résout un vrai problème de fond, atteindre 95 % de fiabilité, puis élargir.
Toujours garder l’humain dans la boucle : pour corriger mais surtout pour comprendre pourquoi ça échoue et ajuster.
S’appuyer sur la “shadow AI” : 80–90 % des salariés utilisent déjà ChatGPT discrètement, alors que seulement 40 % des entreprises ont un abonnement officiel. Ces pionniers internes sont les meilleurs points d’appui.
Changer de paradigme : ne pas voir l’IA comme un logiciel, mais comme un copilote au profil atypique. Il faut comprendre ses aléas, mais sécuriser et nettoyer les données qu’on lui envoie.

Le point de vue d’Erick Brethenoux (Gartner)
Le responsable mondial de la recherche IA chez Gartner, Erick Brethenoux sera à Paris la semaine prochaine.

L’occasion de rappeler son concept de “Empathy AI” : des systèmes qui automatisent la pénibilité et simplifient réellement la vie des utilisateurs — plutôt que de multiplier des comptes rendus de réunion peu actionnables. Il met en garde contre le battage autour des agents lorsque les définitions sont floues et que l’ingénierie et l’orchestration ne suivent pas ; il plaide pour des problèmes bien posés, des mesures de valeur centrées usager, …

Et donc ? Plan d’action ?

Choisir 1–2 cas d’usage à fort levier (support, ventes internes, reporting) et les industrialiser rapidement.

Exiger des architectures multi‑modèles et des clauses de réversibilité (sortie, portabilité prompts/données).

Mettre en place un CoE (Centre of Excellence) : sécurité, coûts, conformité, qualité.

Former les équipes (métier + IT) et privilégier des connecteurs standardisés pour éviter l’enfermement propriétaire.

Les brèves – La sélection RnD Café

Traduction simultanée (Meet + YouTube) — Deux annonces renforcent l’accès multi-langues : Google Meet traduit en direct dans 5 langues (EN, FR, ES, PT, IT) tout en conservant voix et intonation, tandis que YouTube généralise le doublage automatique multi-langues pour élargir l’audience des vidéos.
🔗 Google Meet | YouTube

Afflelou pub générative — Campagne espagnole produite via IA (NanoBanana, Midjourney, Suno, ElevenLabs). Preuve que l’IA créative passe en usage mainstream.
🔗 Lien

Midjourney : raccourci styles — Une astuce de Style Explorer révèle les « style cousins » d’une image. Elle permet d’explorer rapidement esthétiques et variations visuelles sans passer par un scroll infini.
👉 Astuce : utilisez-le pour enrichir moodboards et briefs créatifs.
🔗 Lien

Seedream 4.0 vs Nano Banana — ByteDance lance Seedream 4.0 (2K en <2 s, 4K à 0,03 $), parfois plus précis que Google Nano Banana sur des prompts visuels complexes. Nano Banana conserve l’avantage d’intégration API et de cohérence multimodale. Comparatif ici.

Mais sans surprise, les lauréats du festival Runway rappellent que la narration reste décisive.

🔗 Seedream | Usages Nano Banana | Runway | A lire aussi dans Generative

En coulisses, cette semaine chez RnD

Cette semaine, nous avons animé un deuxième atelier avec un client qui illustre peut-être une nouvelle manière de travailler ensemble.

Dans la grande question du make or buy, leur conviction est claire : « l’IA est trop stratégique pour être sous-traitée ». Ils veulent l’apprendre, se l’approprier, quitte à avancer peut-être plus lentement et tâtonner parfois ?

Notre rôle ? Créer le cadre. Être présents chaque semaine pour débloquer un problème, suggérer une piste, valider une solution. Pas pour faire à leur place, mais pour avancer ensemble et renforcer la compétence des équipes.

Une forme de collaboration hybride, partenariale, qui pourrait bien devenir un nouveau modèle.

☕ Un café en vrai ?

Vous vous interrogez sur la transformation du travail et l’adoption de l’IA ?

Vous testez des outils créatifs et cherchez à en tirer de vrais workflows marketing ?

Vous voulez comprendre comment l’AI Overview de Google ou la régulation (CNIL, cookies, souveraineté) vont impacter vos activités ? Ou tout simplement partager vos propres expériences et tips ?

Autant de sujets qu’on adore explorer chez RnD.

Alors, pourquoi ne pas en parler autour d’un café (virtuel ou réel) ?

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