RnD Café ☕️ - #393 | Newsletter

L’IA devient l’interface. L’humain doit devenir l’intention !

Bonjour à tous,

Encore une de ces semaines où l’IA fait parler d’elle — intensément.
Une semaine où l’on mesure l’importance de la curation… et de la prise de recul.

OpenAI, Anthropic, Perplexity, Microsoft, et surtout Google qui met Gemini, son LLM, dans tous ses produits (voir leurs 15 principales annonces) : tout le monde a dégainé… en une semaine !

On va essayer de se focaliser sur quelques impacts sur nos usages, la création, la recherche et l’e-commerce.

Et pour conclure, une sélection de brèves qui, à mon sens, sortent du lot.

Pour cela, vous avez deux options :
– la version humaine : à vous de lire donc la suite (12′)
– la version IA : écouter le mini-podcast résumé avec NotebookLM (6’45) 👇

Et si vous dites que vous préférez la version IA… OK, je rends mon tablier 😅

Nos futurs assistants

Tout d’abord, se connecter à vos différentes ressources

Anthropic, la maison mère du chatbot Claude a dévoilé son dernier né cette semaine, Claude 4.

Encore un nouveau modèle, forcément plus puissant, blah blah… me direz-vous…

Oui… Et…

Souvenez-vous, Anthropic est à l’origine du protocole MCP (on en parlait ici) qui permet à des agents IA de « converser » entre eux. J’ai à plusieurs reprises évoqué ici que c’était probablement l’une des nouvelles les plus importantes du premier trimestre car elle ouvre la voie au développement d’agents « intelligents » dédiés à des tâches précises (donc plus efficaces). Cette semaine, Microsoft a rejoint le protocole, après OpenAI et Google. Autant vous dire que c’est donc devenu un « langage universel »…

Et donc ?

Je vous propose de regarder la première minute trente de cette vidéo où vous verrez concrètement apparaître la notion d’assistant personnel qui se connecte via MCP à vos e-mails, votre agenda, vos documents… Emmanuel Vivier souligne que, dans certains secteurs, l’IA permet déjà de gagner entre 10 % et 60 % de productivité sur des tâches comme la création d’images ou de vidéos, la traduction ou le service client.

Ensuite, tout faire à la voix ?

Où l’on retrouve cette ~~intuition~~ affirmation que la voix est l’interface universelle (on en parlait dans le numéro #364 en septembre).

Premier exemple : regardez comment Etienne Mineur, directeur de création, utilise sa voix avec Claude 4 pour créer un premier modèle 3D de planètes dans un logiciel (Blender) qu’il ne maîtrise pas (c’est lui qui le dit).

Deuxième News : la toile s’est émue cette semaine (notamment Frédéric Filloux) de la valorisation (6,5 Md$) de la société, IO, de Jonny Ive, ancien designer en chef d’Apple, rachetée (en actions) par OpenAI pour créer notre futur objet-compagnon intelligent (?).
IO compte 55 ingénieurs mais n’a sorti aucun produit marquant depuis sa création en 2019. Le seul message officiel : concevoir des objets “qui élèvent l’humanité”.

Elle relance aussi les spéculations sur un nouvel appareil IA où la voix serait centrale, bien que certains jugent inutile de créer du nouveau hardware, l’IA pouvant déjà s’intégrer dans les appareils existants.

Idées à emporter

les assistants vont commencer à arriver dans nos processus cette année. En 2026, vous en utiliserez plusieurs toute la journée pour vous concentrer sur votre réelle valeur ajoutée.
vos publics vont attendre que vous vous intégriez à leurs assistants (on a un peu plus de temps mais bon, vous voyez l’idée : ne pas s’endormir)
commencez à intégrer la voix dans vos interfaces : simplifier la saisie, rechercher, chatbot,…

SEARCH

Vous le savez, c’est le sujet récurrent du moment : comment la recherche sur internet va-t-elle évoluer ? Dans leurs annonces de la semaine, évidemment, Google a tapé fort.

Ils ne se définissent plus comme un moteur de recherche, mais comme un assistant IA. Avec le lancement de l’AI Mode (déployé aux États-Unis), les utilisateurs interagissent en langage naturel. L’IA Gemini génère des réponses complètes, intégrant parfois l’information recherchée directement, sans nécessiter de clic vers des sites tiers.

Résultat : cette évolution entraîne une forte baisse de trafic vers les sites : entre 15 % et 50 % de clics en moins selon les mots-clés. Le contenu est exploité par l’IA, mais peu ou pas visité. Pour les éditeurs et créateurs, cela redéfinit le rapport entre contenu produit et visibilité effective. Des premiers tests ont été faits en France.

Il ne s’agit plus seulement d’être référencé, mais d’apparaître dans la réponse IA. Cela implique :

De repenser le SEO pour intégrer les exigences des IA génératives.
De produire du contenu optimisé pour la sélection algorithmique par Gemini.
D’accepter que certains contenus ne seront plus consultés par des humains, mais conçus pour les agents IA.

Idées à emporter

La visibilité ne passe plus par le clic, mais par la capacité à être sélectionné par l’IA dans ses réponses. En clair : ça se mérite. Comment ? Par la qualité du contenu et son formatage technique optimisé pour l’IA.

Sources

CRÉATION & OUTILS

Comme d’habitude tout est là si vous souhaitez avoir une vision exhaustive des annonces de la semaine en matière d’outils créatifs : GENERATIVE.

Et s’il y avait un point à retenir, c’est l’annonce de Google du lancement (pas encore en Europe) de son nouveau modèle vidéo : VEO3. Comme d’habitude, c’est bluffant pour créer des vidéos, les voix, les effets sonores en un seul endroit à partir d’un seul prompt textuel.

Regardez ces exemples full IA (vidéo, voix, bruitages) de László Gaál :

Cela va vraiment devenir très très difficile de bien voir la différence…

« Ce n’est plus l’outil qui limite, c’est notre vision » – Gilles Guerraz.
L’époque valorisera donc moins l’exécution que la direction artistique, la curation et l’intuition esthétique.

Exercice similaire avec l’écriture menée (à nouveau) par Benoit Raphaël qui a crée un livre-enquête de 200 pages sur OpenAI en deux jours et avec 3 agents. Son rôle ?
En tant qu’éditeur, il forme, supervise et décide. Ce projet l’a confronté à une question essentielle : que reste-t-il du journalisme quand l’IA surpasse parfois l’humain ?

Sa réponse : la vision éditoriale, le discernement, et le choix de ce qui mérite d’être raconté. C’est là que réside encore la valeur humaine.

BRÈVES

• Souveraineté

Le procureur de la Cour internationale de Justice à La Haye a vu ses e-mails bloqués — hébergés chez Microsoft — suite à des sanctions américaines après l’inculpation de Benjamin Netanyahu. Ce cas illustre une forme de tutelle numérique. Les administrations publiques devraient en tirer les conséquences : la souveraineté numérique n’est plus une option, mais une nécessité. Lu chez Gilles Babinet.

• Perdu dans la jungle des LLM ?

Vous souhaitez mieux comprendre quel chatbot utiliser pour quels usages ? Le Journal du Net a mis à jour son benchmark mensuel.

• Usages

Google lance la traduction simultanée dans Google Meets (Anglais/Espagnol pour l’instant).

• Adoption

Pourquoi l’adoption de l’IA est difficile en entreprise ? Toujours très aligné avec ce papier d’il y a 10 mois.

Mauvaise définition ou communication du problème à résoudre.
Données insuffisantes pour entraîner les modèles.
Obsession technologique au détriment de l’utilisateur final.
Infrastructures inadaptées.
Projets trop complexes pour les capacités actuelles de l’IA.

À retenir : un projet IA ne se gagne pas à coups d’algorithmes, mais par une compréhension fine du besoin, des données solides et une exécution réaliste.

• E-commerce

Perplexity signe un accord avec Paypal pour « redéfinir le shopping ». Cette collaboration s’appuie sur le concept de « commerce agentique », où des agents d’IA seraient capables de gérer l’intégralité du parcours d’achat, de la recherche à la transaction. En intégrant PayPal, l’IA de Perplexity ne se limiterait plus à suggérer des produits, mais viserait à simplifier l’expérience utilisateur pour finaliser l’achat. Avec la base de 430 millions d’utilisateurs de PayPal dans près de 200 pays, cette initiative pourrait potentiellement cibler une adoption mondiale. Source

• Pub

Netflix va diffuser des publicités générées par IA à partir de 2026

• Prompts

Voici neuf prompts à tester : planning réseaux sociaux, support client, résumé de réunion, audit SEO, finances perso, onboarding RH, gestion d’incidents IT, scoring CRM, curation newsletter… Vu ici.

Et puis pour terminer, cette question n’arrête pas de revenir : « faut-il être poli avec l’IA ? ». Plutôt oui et cela ne coûte pas des millions comme il a été dit. Explications par Benoît Raphaël.

La manière dont on s’adresse à un modèle de langage influence directement la qualité des réponses. Ce n’est pas tant la politesse qui compte, mais une communication claire, structurée et adaptée à ses capacités. Selon Amanda Askell (Anthropic), faire preuve d’empathie cognitive — en formulant ses demandes avec soin — améliore les résultats. Murray Shanahan (Google DeepMind) ajoute qu’un modèle entraîné à imiter un humain pourrait aussi réagir de manière plus « coopérative » si on le traite comme tel.

En résumé : soigner la forme, c’est optimiser la réponse. Même un simple “s’il te plaît” peut faire la différence.

Très bon week-end à tous !

Nouvelle pause du RnD Café la semaine prochaine.

On se retrouve le samedi 7 juin.

Cette newsletter vous a été transférée et a retenu votre attention ? Ne ratez plus aucune édition !

Cliquez ici pour vous inscrire !