Au sommaire cette semaine

L’IA passe un nouveau cap : des modèles qui réalisent déjà certaines tâches mieux que des humains, des vidéos génératives qui s’imposent dans la communication, et des usages qui s’élargissent jusque dans l’éducation et la conformité.

Les dirigeants doivent redessiner leurs processus, intégrer la vidéo comme standard et anticiper gouvernance et régulation.

👉 Retrouvez la version audio (7′) et les slides vidéo (6′) fournis sans édition par NotebookLM.

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Apprendre à apprendre

Chaque semaine, on mesure un peu plus combien l’IA quitte le champ des promesses pour s’installer dans la pratique. 

Mais restons humbles.

Rien de tout cela ne se fait en claquant des doigts. 

Humilité, esprit critique, transdisciplinarité et itérations sont les concepts du moment pour avancer avec l’IA.

Les benchmarks ont montré cette semaine que certaines tâches sont déjà mieux exécutées par des modèles que par des professionnels humains. 

La vidéo générative, de son côté, devient un canal incontournable de communication — pour le meilleur comme pour le pire.

Le fil rouge n’est plus l’innovation technologique en soi, mais la capacité des organisations à s’adapter vite : redessiner les processus, outiller les équipes et donner un cadre éthique et stratégique.

De notre côté, satisfaction de constater sur le terrain — jusqu’au jury du Summer Camp AI de l’un de nos clients que nous accompagnons depuis un an — que l’acculturation se traduit déjà par de l’adoption et des résultats mesurables. Job done !

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Grand sujet n°1 — IA agentique et travail : du benchmark à la réalité opérationnelle

Quelles tâches automatiser ?

L’IA agentique (IA qui agit de façon autonome ou coordonne plusieurs « agents » spécialisés) sort du labo. OpenAI (éditeur de ChatGPT) vient de publier GDPVal, un benchmark qui évalue les principaux modèles (pas que ChatGPT !) sur 1 320 tâches professionnelles réelles issues de 44 métiers avec jugement en aveugle d’experts.

Il teste de vraies tâches métiers avec critères explicites (précision, structure, esthétique du livrable). Il rend tangibles des gains potentiels de productivité si les workflows intègrent : contrôle qualité, itérations, et critères d’acceptation avant mise en production. Les chiffres servent de boussole pour prioriser où l’IA apporte le plus de valeur… et où l’humain reste décideur.

Résultat marquant : les livrables de Claude Opus 4.1 sont jugés supérieurs à ceux de professionnels humains dans 47,6 % des cas, GPT-5 high atteint 38,8 %, GPT-4o 12,4 %.

Comme le rappelle Benoît Raphaël, cela ne signifie pas « 47 % d’emplois » remplacés : sur des tâches procédurales ciblées, des livrables niveau expert émergent, plus vite et à moindre coût, avec supervision humaine.

À noter d’ailleurs l’annonce de vendredi sur ChatGPT Pulse qui illustre bien l’idée d’un assistant : la plateforme agrège automatiquement conversations, fichiers et applications connectées pour produire des mises à jour proactives.

Autrement dit, ce n’est plus l’utilisateur qui interroge l’IA, mais l’agent qui vient pousser l’information pertinente au bon moment.
Point à surveiller car l’IA n’est plus seulement réactive mais s’intègre comme collaborateur proactif dans le quotidien des équipes.

Côté entreprises

Au-delà des modèles, la différence se fait dans l’ingénierie des processus. Le problème n’est pas la technologie, mais l’organisation : refonte des étapes, gouvernance, mesure.

Retour d’expérience sur 50+ projets dans une étude de McKinsey décortiquée par Daphnée Lucenet.

Verdict : la plupart des entreprises s’y prennent mal. Six enseignements à avoir en tête :

1️⃣ Repenser les workflows avant les agents : la valeur naît de l’interaction entre humains, processus et outils.
2️⃣ Aligner les outils à chaque étape : un mauvais outil au mauvais endroit crée du chaos.
3️⃣ Mesurer systématiquement : sans évaluation, les agents produisent vite du “bruit” inutile.
4️⃣ Assurer la traçabilité : sans suivi, impossible de corriger les dérives.
5️⃣ Réutiliser les briques : la modularité permet 30 à 50 % d’économies d’effort.
6️⃣ Garder l’humain au centre : jugement, supervision et gestion des cas limites restent indispensables.

Aligné avec son message clé : ‘l’IA agentique ne remplace pas vos processus, elle oblige à les redessiner. Sans cela, elle devient un empilement de gadgets sans impact. »

Mise en perspective

On pourrait croire que le conseil resterait protégé, grâce à son expertise en organisation, conduite du changement et optimisation des processus. Mais plusieurs signaux invitent à la prudence.

Emmanuel Vivier observe une baisse des recrutements, juniors comme seniors, et estime qu’environ 45 % des tâches du secteur sont exposées à l’automatisation.

Exemple : Ruben Hassid propose un prompt structuré qui peut générer des livrables typiques de consultant (frameworks, matrices, recommandations). Ce n’est pas la fin du conseil, mais la fin de certaines missions répétitives et peu différenciées. À titre d’exemple : Ruben Hassid
propose un prompt structuré qui peut générer des livrables typiques de consultant (frameworks, matrices, recommandations). Ce n’est pas la fin du conseil, mais la fin de certaines missions répétitives et peu différenciées.

Dans ce contexte, la compétence clé devient la capacité à « apprendre à apprendre », comme le souligne Demis Hassabis (Google DeepMind).

Autrement dit, s’adapter rapidement, intégrer de nouveaux outils et collaborer efficacement avec l’IA comptera davantage que la maîtrise d’une technologie unique.

Et d’ailleurs, les outils et les contenus qui facilitent l’apprentissage se multiplient.

• Stanford met en ligne une série de cours gratuits accessibles à tous.
• Google “Learn Your Way” transforme des manuels en parcours multimodaux personnalisés, avec un gain mesuré de +11 % de rétention par rapport à un ebook classique (Wes Roth – X).

• En parallèle, Google diffuse 25 micro-formations gratuites pour acquérir rapidement des bases pratiques, et Quizlet enrichit ses flashcards d’IA génératives pour automatiser la création de contenus pédagogiques.
   
• Et si vous ne l’avez pas encore testé, un détour par NotebookLM s’impose. C’est un must have à mes yeux. L’outil combine deux atouts :
  • un assistant conversationnel pour interagir avec vos données en langage naturel,
  • une base de connaissances maîtrisée qui réduit les risques d’hallucination.

NotebookLM permet de travailler vos sources sous cinq formats :

1. synthèse,
2. mindmap,
3. podcast,
4. slides animés avec voix off,
5. quiz interactif (tout nouveau)

Exemple concret : nous avons construit un NotebookLM avec deux ans de newsletters RND Café. Résultat, en quelques secondes nous retrouvons la date où nous avons commencé à parler… de NotebookLM lui-même : édition n° 362 du 14 septembre 2024.

Ok … Et donc ? Que retenir pour un plan d’action ?

• Cartographier 10–20 tâches procédurales à fort volume et faible risque, par métier.
• Définir une boucle qualité : critères, jeux de tests, seuils « OK pour production ».
• Assigner rôles et responsabilités : opérateur, relecteur, responsable de processus.
• Instrumenter la traçabilité et les métriques d’impact (temps, coût, qualité, risques).
• Industrialiser via composants réutilisables et revues mensuelles de performance.

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Grand sujet n°2 — Création augmentée : l’approche hybride

Vidéo

Encore de grosses annonces sur les outils cette semaine.

La vidéo générative a encore franchi cette semaine un nouveau cap. Kling 2.5 Turbo améliore l’adhérence aux prompts, gère mieux les mouvements rapides et les scènes multi-personnages, avec des textures plus stables (analyse détaillée).

En parallèle, Adobe Photoshop intègre en beta les modèles Banana et Flux Kontext Pro directement sur calques, offrant aux créatifs un contrôle encore plus fin et des workflows accélérés (Pierrick Chevallier).

Vers une approche « hybride »

Plutôt que de chercher « l’outil miracle », les créateurs combinent plusieurs briques spécialisées.
Gilles Guerraz recommande par exemple : ChatGPT pour l’idéation, Midjourney pour les références visuelles, Kling pour l’animation, Topaz/Magnific pour l’upscaling et ElevenLabs 3.0 pour l’audio et les sous-titres (Voir aussi Jerrod Lew).

Cette logique hybride permet de garder la direction artistique tout en gagnant en rapidité.

Qualité et structuration

Plusieurs actus renforcent cette réflexion :

• l’usage du JSON prompting pour décrire scène, caméra, lumière et audio, garantissant des sorties reproductibles (Alex Banks) ;

• les benchmarks comparatifs de modèles image-vers-vidéo, qui permettent de mesurer objectivement rendu et stabilité (Heather B. Cooper).

• Un point sur les différents outils par usage :

Et donc ?

Trois leviers concrets :

• Piloter un test court (4 à 6 semaines) : storyboard fixe, prompts versionnés, grille de qualité.
• Standardiser un pipeline : références → génération → upscaling → étalonnage → contrôle juridique.
• Outiller les équipes créatives : checklists de droits (RGPD = Règlement général sur la protection des données, droits voisins, marques), dictionnaire de prompts, métriques de production (temps, coût, taux de réutilisation).

L’enjeu n’est plus de savoir « si » la vidéo générative sera adoptée, mais comment l’intégrer de manière fiable et mesurable dans vos processus de communication.

C’est exactement le propos que j’ai tenu, cette semaine, avec mon camarade Ugo Jandrain, président de l’agence Dupont Lewis. 

Nous sommes intervenus auprès de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense (DICoD) lors d’une conférence sur le thème : « Intelligence artificielle et réseaux sociaux : comment communique-t-on en 2025 ? »

Deux éléments sur la vidéo :

1. En 2025, les audiences des réseaux sociaux dépassent celles de la télévision.

2. Sur les réseaux sociaux, la vidéo représente déjà 60 % de la consommation de contenus.

D’où la question centrale :

Votre organisation est-elle prête à produire des contenus vidéo capables d’attirer, surprendre et engager vos publics, alors que l’IA réduit massivement les coûts et délais de production… mais aussi, souvent, la qualité (contenu, créativité) ?

Deux axes de réponse :

1. Travailler l’incarnation et l’authenticité de la communication, en s’appuyant sur le concept de « Creative Strategy » comme le rappelait Ugo.
2. Maîtriser les process de production IA au sein de votre content factory, afin de gagner du temps et d’aligner vos contenus sur la stratégie globale.

À voir ici :

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Les brèves – La sélection RnD Café

XR en 5 questions — Avec l’arrivée des nouvelles lunettes connectées RayBan Meta, Frédéric Cavazza synthétise l’état de la réalité étendue et ses enjeux business.
→ Base claire pour explorer les marchés immersifs (retail, formation).

Instagram atteint 3 milliards d’utilisateurs — La plateforme de Meta franchit ce seuil symbolique.
→ Confirme Instagram comme canal incontournable. Source

GEO (Generative Engine Optimization) : adapter son contenu aux IA — Thomas Skowronski rappelle que l’optimisation ne concerne plus seulement Google, mais aussi les modèles de langage (LLM).
→ Cela passe par l’adaptation des contenus et des prompts aux trois étapes du parcours client : ToFu (Top of Funnel) pour attirer l’attention, MoFu (Middle of Funnel) pour nourrir la réflexion, BoFu (Bottom of Funnel) pour déclencher la décision.
→ Les logs révèlent déjà le passage de bots comme GPTBot (entraînement), OAI-SearchBot (indexation) ou ChatGPT-User (requêtes utilisateurs).
Et donc ? La stratégie SEO doit désormais viser à la fois les humains et les IA : produire des contenus structurés, utiles et alignés avec l’intention de recherche pour rester visibles dans un monde où les assistants conversationnels deviennent des points d’entrée majeurs.

Neon, l’app sociale qui monétise vos appels — TechCrunch décrit Neon, la 2e application sociale aux États-Unis, qui rémunère ses utilisateurs pour enregistrer leurs conversations téléphoniques et revendre ces données à des entreprises d’IA. L’app n’est déjà plus dispo après découverte d’une faille de sécurité.
→ Signal fort sur la valeur économique des données vocales.
→ Soulève des enjeux éthiques et de confidentialité majeurs pour les organisations.
Via Laura Bokobza

Part de marché et usage 2024–2025. ChatGPT domine avec 46,6 milliards de visites annuelles ; DeepSeek 2,7 Mds ; Mistral 101 M.
Source : Nicolas Cléton – synthèse Visual Capitalist.

À noter l’arrivée de Grok 4 aujourd’hui qui semble très puissant.

CNIL : cartes mentales des fiches IA — Olivier Klein a publié une carte mentale récapitulant plusieurs fiches pratiques de la CNIL sur l’IA (fiches 1 à 5 et 8).
→ Outil simple pour naviguer dans les obligations réglementaires.
→ Et donc ? Vérifier quelles fiches concernent vos projets IA et prévoir une analyse d’impact RGPD (Règlement général sur la protection des données) si nécessaire.

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En coulisses, cette semaine chez RnD

Une semaine dense côté transmission.

D’abord une conférence au Ministère des Armées sur l’IA et les réseaux sociaux (voir plus haut ⬆️).

Nous avons aussi célébré un an d’accompagnement sur l’IA avec un client : formations dirigeantes, formations opérationnelles, veille continue… le tout culminant mercredi avec un Summer Camp AI où une quinzaine de projets concrets émanant des collaborateurs ont été présentés. En tant que membre du jury, j’ai vu un vrai passage de l’acculturation à l’adoption, avec des projets présentant des premiers retours mesurables en ROI, parfois en quelques semaines seulement. Honnêtement… Bluffé !

Enfin, hier, session EDHEC Executive avec des dirigeants sur IA, éthique et régulation. Objectifs : comprendre les biais algorithmiques et leur impact social, maîtriser les risques liés aux données (cybersécurité, confidentialité, shadow IA), décrypter les régulations internationales (IA Act, États-Unis, Chine), mesurer l’impact environnemental et explorer des pistes pour intégrer une IA responsable et durable dans la stratégie d’entreprise. Et tout ça en 4h. Ils ont tenu ! Inscriptions pour février ici.

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Quatre infos clés pour les équipes Data & Digital

1️⃣ Google & Shein sanctionnés pour leur mauvaise gestion des cookies 

En septembre 2025, la CNIL a infligé deux amendes historiques pour non-respect des règles sur les cookies.

Google a été condamné à 325 millions d’euros pour avoir déposé des traceurs et inséré des publicités dans Gmail sans obtenir le consentement libre et éclairé des utilisateurs. La CNIL a notamment critiqué le fait que refuser les cookies était plus complexe que les accepter, ce qui fausse le choix des internautes.

De son côté, Shein a écopé d’une amende de 150 millions d’euros pour avoir déposé des cookies sans consentement valable et pour ne pas avoir informé clairement les utilisateurs sur leur utilisation. 

Ces sanctions rappellent que les entreprises, géants du numérique ou acteurs du e-commerce, doivent se conformer strictement aux règles sur la protection des données.

2️⃣ Comptes inactifs : à supprimer ou pas ? 

Le RGPD dit que toutes les donnes personnelles doivent avoir une date limite de conservation…mais pas le Droit de la Consommation ! Alors que faire quand on édite une plateforme de contenu payant (Vidéo, film, audio, jeux…) et qu’on a dans ses bases de nombreux comptes inactifs depuis plusieurs années ?

La CNIL vient de publier un papier rappelant que les données descomptes inactifs doivent être conservées proportionnellement à la finalité, en général 2 ans. 

SAUF dans l’audiovisuel et le jeu vidéo, où les données nécessaires à l’accès au contenu acheté (e-mail, nom, pseudo) peuvent être conservées indéfiniment !

Plus précisément, les comptes doivent être désactivés, avec archivage minimal, et réactivables par l’utilisateur pour retrouver son contenu.

3️⃣ Fin de l’accord encadrant les transferts des données UE-US ?

La contestation du Data Privacy Framework (DPF), accord juridique entre les US et l’UE entrée en vigueur en 2023 et visant à simplifier les transferts des données entre les 2 espaces pour les sociétés américaines inscrites sur la liste, n’a pas abouti. Les équipes Digital peuvent s’en réjouir ! Tant que cet accord tient, et le climat actuel aux États-Unis peut laisser douter de sa pérennité, l’utilisation des solutions éditées par des acteurs américains suppose évidemment la conformité au RGPD des traitements qu’elles opèrent mais n’exige pas d’analyse d’impact sur les transferts induits, procédure complexe et lourde.

4️⃣ Retranscription et résumé by IA des réunions Vidéo : avez-vous le OK des participants ? 

Une plainte a été déposée en août devant un tribunal de Californie contre Otter, éditeur de solutions IA de prises de notes et retranscription. Les fonctionnalités reprochées : enregistrer les conversations sans le consentement de tous les participants et utiliser ces enregistrements pour améliorer ses modèles d’IA sans informer clairement les personnes.

Cette actualité pour nous rappeler, qu’en Europe aussi, il faut veiller à vérifier que le consentement des personnes enregistrées (en visio, au tel, via son smartphone..) a été correctement recueilli. 

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☕ Un café en vrai ?

Vous voulez comprendre comment les agents IA vont redessiner nos parcours digitaux et ce que cela implique pour vos offres ?

Vous vous demandez comment rester visible à l’ère des réponses générées par l’IA, quand le SEO se transforme en AIO ?

Vous cherchez à réduire l’écart d’adoption de l’IA dans vos équipes et à transformer l’expérimentation en performance réelle ?

Autant de sujets qu’on adore explorer chez RnD. 

Alors, pourquoi ne pas en parler autour d’un café (virtuel ou réel) ?

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