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RnD Café ☕️ – #320

Restons Open Source

Encore une semaine où la réglementation est premier plan et fait bien plus que poser un cadre : elle façonne activement le paysage du marketing numérique. Comprendre ses implications, du choix des noms de domaine à la protection des données, est devenu aussi crucial que de maîtriser le référencement naturel (SEO) ou les campagnes publicitaires.

  1. Microsoft a réagi la semaine dernière de manière proactive à une enquête antitrust européenne en séparant Teams de ses suites Office 365 et Microsoft 365. À partir du 1er octobre, Teams sera vendu séparément. C’est intéressant pour deux raisons : premièrement, c’est une réponse directe à une enquête antitrust, ce qui montre l’impact que la réglementation européenne peut avoir sur les pratiques commerciales des géants de la tech. Deuxièmement, cela va aussi ouvrir la concurrence en permettant, via les API (protocoles de communication entre outils), d’intégrer cette solution dans d’autres types de développement. Source.
     
  2. Google n’est pas en reste et affronte un procès majeur aux États-Unis pour pratiques anticoncurrentielles liées à Google Search, initié par 38 États américains. Le procès, qui débute mardi prochain, pourrait significativement influencer notre domaine, notamment en matière de SEO et de publicité en ligne. Source.
     
  3. Et Meta ? Eux aussi, pressés par l’UE, envisagent des versions payantes et sans publicité de Facebook et Instagram en UE, en réponse, une fois de plus, aux réglementations sur la protection des données. Il est à noter que la version gratuite avec publicité resterait disponible pour les utilisateurs de l’UE. Le coût des versions payantes n’a pas encore été déterminé. Sources : PetaPixelReuters.

Connexe mais intéressant, si le sujet de l’impact des lois extraterritoriales US vous intéressent, très bonne synthèse sur ce sujet du Lawfare ici. Entendu récemment : « avec plus de 12,5Md$ de sanctions US vers des entreprises françaises entre 2008 et 2002, quand tu as des alliés comme ça, tu n’as pas besoin d’ennemis ! ». Liste des sanctions ici.

Sur la question des droits d’auteurs, Benoit Raphael pose cette question : 

les entreprises qui développent des IA génératives ont-elles le droit d’utiliser textes et œuvres pour leurs entraînements ?


Le gouvernement américain consulte sur ce sujet en ce moment. Le débat se concentre sur la légitimité des entreprises à utiliser des textes et des œuvres pour entraîner leurs IA et sur qui devrait en bénéficier financièrement. Cette question n’est pas nouvelle ; elle rappelle les débats autour des moteurs de recherche et des droits voisins. 
Au-delà des enjeux financiers et juridiques, la question touche aussi à l’accès au savoir. L’IA a le potentiel de démocratiser l’information (en élargissant l’accès à des contenus particuliers), mais il existe un risque que l’information de qualité soit réservée à une élite. 

Deux illustrations liées aux droits d’auteurs au cours de la semaine :
 

  • Google DeepMind lance SynthID, un outil de filigrane pour les images générées par IA, visant à protéger les droits d’auteur et à lutter contre la désinformation. L’outil est en phase expérimentale.
  • Radio France et France Télévisions ont coupé l’accès de ChatGPT à leurs contenus.

Côté usages, la médiatisation de l’AI ne faiblit pas. 

D’ailleurs, Anguilla, un territoire britannique, pourrait voir ses revenus liés à l’enregistrement de domaines .ai atteindre jusqu’à 30 millions de dollars en 2023 (x2 en un an), contre 7,4 millions en 2021. 


Cette semaine, Mondelez India et Cadbury, en collaboration avec Ogilvy et Wavemaker, utilisent l’IA générative pour créer des chansons d’anniversaire personnalisées en Inde (vu ici)
 

Air AI est une IA capable de mener des appels téléphoniques de 10 à 40 minutes et de prendre des décisions dans plus de 5 000 cas différents, agissant presque comme un humain avec des clients. (vidéo ici)

Et pour finir, le Stanford Institute a publié son rapport annuel « AI Index 2023 », analysant l’évolution de l’IA sur plusieurs fronts, de la législation à l’impact environnemental. Le rapport souligne que l’industrie surpasse le monde académique en matière de modèles d’IA, que les performances sur les benchmarks stagnent, et que l’IA a des impacts à la fois positifs et négatifs sur l’environnement. Il note également une augmentation des incidents liés à l’abus de l’IA et une croissance de l’intérêt politique pour l’IA. Les citoyens chinois sont les plus positifs envers l’IA, suivis par l’Arabie Saoudite et l’Inde.

Sur ce, très bon week-end à tous.

A retenir cette semaine

Évolution du Paysage Publicitaire en Ligne

Nouveau pavé dans la mare par Petitweb cette semaine
Un audit de l’ANA révèle que 15% de la publicité en ligne atterrit sur des sites créés uniquement pour la publicité (MFA), ce qui représente une perte significative pour les annonceurs. Avec 85% du display géré par le programmatique, on estime que près de 10% de la monnaie publicitaire émise pourrait être considérée comme « fausse ». Ce panorama est complété par des problèmes de fraude, de frais techniques cachés, d’algorithmes opaques et de KPI truqués. Le silence autour de ces problèmes empêche l’assainissement du marché.

Google Chrome et le Ciblage « Zéro Cookies tiers »
Google Chrome prévoit de mettre en place un nouveau système de ciblage publicitaire sans cookies tiers, appelé « Privacy Sandbox ». Ce système proposera des « thèmes » pour cibler les utilisateurs, remplaçant ainsi les cookies tiers. Google a repoussé à plusieurs reprises la date du blocage définitif des cookies tiers, mais prévoit de commencer à les bloquer progressivement à partir de début 2024. Les tests à grande échelle de ce nouveau système de ciblage doivent commencer au 4e trimestre 2023.


Ce changement inquiète les annonceurs car le ciblage basé sur des « thèmes » semble moins précis que les méthodes traditionnelles. Par exemple, un utilisateur intéressé par le « Sport » pourrait recevoir des publicités non pertinentes s’il aime le snowboard mais pas le football. Les annonceurs pourront cibler une campagne sur un maximum de trois « thèmes » pour éviter l’identification des utilisateurs. A lire ici


Alors que le marché de la publicité en ligne est en proie à des problèmes de transparence et d’efficacité, les changements apportés par Google pourraient ajouter une couche supplémentaire de complexité. Suivre et s’adapter !

En bref (ou presque)

🥷 Sécurité

Le gouvernement français va imposer l’extension « .gouv.fr » à 75 sites administratifs d’ici 2026 pour lutter contre le phishing. D’après StalkPhish, 360 noms de domaines frauduleux en « xxxxgouv.fr » ont été identifiés ces 10 derniers mois. Parallèlement, une hausse de 270 % des cyberattaques via QR Codes a été signalée. La prudence est de mise lors du scan de ces codes.

📲 LVMH et Blockchain

Franck Le Moal, directeur IT et Technologie de LVMH, révèle que 20 millions de produits du groupe ont été enregistrés dans la blockchain Aura Consortium. Le groupe explore également le Web3, le gaming, la réalité augmentée (AR) et la réalité virtuelle (VR) pour offrir des expériences immersives, tout en encadrant l’utilisation de la GenAI.

✨ 3D

Modéliser un objet avec iOS 17, c’est maintenant.

💰 Valeur client

Grâce à la réglementation de l’Union Européenne qui oblige les plateformes à détailler leurs statistiques, une nouvelle étude révèle que les utilisateurs d’iPhone dépensent en moyenne 7,4 fois plus d’argent que les utilisateurs d’Android. Concrètement, un utilisateur d’iPhone dépense environ 10,4 dollars par mois, tandis qu’un utilisateur d’Android dépense seulement 1,4 dollar par mois. (Vu via F.Cavazza)

App retail revenues : App Store and Play Store